Delphine

FORMATRICE EN COMPÉTENCES PSYCHO-SOCIALES, 48 ANS, vit à SAINT-GENIS-L’ARGENTIÈRE (RhÔNE)

 

Réussir à faire vivre la fratrie dans l’emprise est terriblement difficile…

 

Cela fait neuf ans que je n'ai pas revu mon fils Marius *. Il vient de fêter ses 22 ans, il a un trouble du spectre autistique - ce qui a facilité l'emprise.

Le père a choisi cet enfant parmi nos cinq enfants, il l'a enlevé chez moi en pleine nuit, et il est devenu majeur avant que la justice intervienne. Depuis le père poursuit son travail de sape : en 2020 il a contraint le plus jeune, âgé alors de 12 ans, à écrire une lettre dénonçant de la négligence et il en a obtenu la garde en décembre 2021. Depuis une AEMO est en place.

Le père a mis en place un vrai scénario qui a convaincu l’enquêtrice sociale, et contrairement à l'expert psychiatre qui préconisait que les deux plus jeunes enfants devaient rester vivre chez moi et alléger les temps de contact avec le père, l’enquêtrice a soutenu ce dernier dans sa demande de transfert de garde. Le JDE a suivi aveuglement le rapport de l’enquêtrice, contre l'avis du psychiatre.

Grâce à l'accompagnement de sa psychologue, mon cadet a pu faire face à son père lors d'une médiation ; malgré ça, les éducateurs de l’AEMO, refusant de rencontrer la psychologue, ont voulu forcer le petit à partir chez son père. Il a refusé. Son frère ainé est venu avec le père le chercher chez moi. Je ne l’ai même pas vu, mon grand, il a refusé de venir me saluer. En présence d'un huissier, le petit a tenu bon et, malgré le chantage et les menaces, il est resté chez moi.

Ma fille ainée a écrit au Procureur pour dénoncer la rapport de l'enquêtrice sociale et les mensonges de son père. C’est pourquoi le procureur a classé sans suite le dépôt de plainte du père pour "non représentation d'enfant".

À ce jour les deux vivent donc chez moi, leur père ne verse plus aucune pension : il a la garde officielle. La CAF me considère comme femme seule au vu du jugement de transfert. S’ajoutent alors, à la souffrance de la perte, la difficulté du combat judiciaire et psychologique et une grande détresse financière. Réussir à faire vivre la fratrie dans l'emprise est terriblement difficile…

Delphine, février 2024

* pour préserver son anonymat, le prénom de l’enfant a été modifié