Christophe

journaliste, 44 ans, vit à Croix (NOrd)

 

photo © Marco Barbon

C’était il y a six ans déjà …

 

Un papa aimant, complice, attaché à donner de bonnes valeurs éducatives et humaines, voilà ce que j’ai cherché à transmettre à ma fille depuis la séparation d’avec sa mère, il y a maintenant 12 ans. L’opposition de style et de valeurs avec cette femme écrasante s’est tellement renforcée et crispée au fil des années que ma fille s’est, visiblement, sentie obligée de choisir. La période Covid n’a en cela rien arrangé.
Je ne peux pas en vouloir fondamentalement à ma fille, visiblement nourrie de haine. J’ose imaginer que c’était pour elle comme un mécanisme d’auto-protection même si, sur le principe, cela nous vaut depuis désormais trois ans un terrible sentiment de souffrance et d’injustice. Se faire soudainement traiter de papa violent et déviant, passer devant la Brigade des mineurs et les tribunaux, donner tous les éléments pour prouver ces mensonges - entretenus sournoisement par sa mère toxique -, subir toutes ces non-représentations d’enfant et pour autant ne pas être écouté par cette justice aveugle (voire incompétente) : jamais, avant de le vivre, je n’aurais pu imaginer que ça pouvait se passer comme ça. C’est pourtant arrivé et, même si le thème est décrié, il s’agit purement et simplement de manipulation, d’exclusion parentale.

Le conflit de loyauté dans lequel se trouve ma fille est terriblement injuste et dangereux. Il nous empêche aujourd’hui de voir mon ado grandir, de partager les joies d’une famille recomposée qui s’est même enrichie de l’arrivée d’un petit frère. Je ne perds pas espoir, je continue autant que possible à construire ma vie avec ces valeurs, en gardant foi en moi. Car oui, je suis quelqu’un de bien et je remercie mes plus proches d’être là. Je continue aussi à écrire à ma fille, à l’occasion, en espérant qu’un jour la lucidité lui fasse revoir les choses avec plus de discernement.

Christophe, juin 2023

 

photo © Marco Barbon